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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 13:39


                     

                        Tout s'achète et tout se vend, Autant les larmes que le sang. ( paroles d'une chanson, "Mort à crédit")

       Actuellement, en payant dans les 50 000$ à un "éleveur", tu peux abattre, à bout portant, un lion, ou n'importe quel animal, élevé à cet effet; il suffit d'y mettre le prix. Et le comble, c'est qu'ils appellent ce meurtre "un trophée".
     
       Lorsque j'ai regardé à la tv, ce reportage terrible sur ces élevages de la honte, cela m'a remué, et j'ai eu un sentiment d'indignation et de révolte contre ces assassins organisés et industrieux. Et une envie de dénoncer ces pratiques mercantiles de la mort.
      On nous montrait un horrible type cynique et mécréant qui élève en enclos des fauves et d'autres grands animaux, symboles de beauté sauvage et de liberté naturelle, pour qu' ensuite un nanti lambda ( faisant parti d' une riche minorité d'ignobles privilégiés, ivre de leur toute puissance de pouvoir d'achat, mais qui sont légion), et qui paie un autre sale type, à l'âme sombre mercantile, pour lâchement faire un carton, à bout portant sur une pauvre bête, complètement à sa merci, inconsciente de ce qui se trame.
Et il y en a même certains, parmi ces morbides richards égocentriques qui prennent commande pour avoir dans leur salon, directement la dépouille de l'animal prélablement tué puis empaillé. Sûrement trop sensibles ces répugnants qui répugnent à tuer eux-mêmes, ne voulant pas rougir leurs mains blanches manucurées, en signant le chèque de la honte. Quelle conscience ont-ils de la responsabilité de leur rôle dans cette tuerie organisée, tout ça pour frimer devant leur clique de salon et de vaniteux chasseurs d'opérette. Pitoyables et pauvres richards qui ne savent que payer, pour couvrir, avec la fourrure ensanglantée des animaux, le pitoyable mensonge de leur existence superficielle et mégalomane.
         Et ce ne sont pas, non plus les remords qui étoufferaient l'exploitant répugnant; bien au contraire, il nous explique, sa face rougeaude tournée fièrement  vers la caméra, d'un air satisfait et les yeux injectés de sang, que son exploitation de bêtes, dites sauvages, destinés à l'abattage systématique, est florissante, au point que la demande mondiale dépasse ses rêves les plus fous. Comptes de la folie ordinaire...
          Et pour finir, ce sinistre épicier, grand prètre macabre, satisfaisant les caprices d'une caste impudemment narcissique, à l'égo démesuré, comme leurs envies qui creusent l'abîme entre extrêmement riches et pauvres, essaye de nous persuader et peut-être lui-même, que pour lui "élever un singe, un tigre ou un poulet, c'est du pareil au même".
Car dans sa logique d'exploiteur cynique et à l'affût d'espèces sonnantes et trébuchantes, ce commerce honteux se justifie du fait même que c'est un bizness très rentable et qu'il a su s'adapter au marché de la demande croissante des espèces animales en voie d'extinction, et surtout il ne les prélève pas dans la nature, donc il n'aurait rien à se reprocher.
Quel opportunisme commercial, avec une conscience de coffre-fort, à toute épreuve!
         Cette espèce de charognard bipède est-elle mon semblable? Nonobstant la couleur et la forme, sur le fond certainement pas; et quand je croise le regard de l'animal, j'y reconnais la dignité et la beauté d'un frère, contrairement au choquant et vil regard torve de la cupidité qui a contaminé comme une tumeur vénale, ce veule marchand de la mort et de la cruauté banalisée; une ordure pathologique humaine, une espèce qui ne manque pas d'initiative morbide ni de bonne conscience, jusqu'à prétendre qu'il n'existe, pour lui aucune différence entre un papillon, un buffle et une baleine, et que tout n'est qu'une question de prix du marché et des bénéfices, à court terme, qu'il pourra en tirer, sans la moindre culpabilité ni de remords, puisque les acheteurs nantis de ce macabre simulacre de safari se bousculent au portillon.

        
            Comment garder l'esprit sain, quand on est tributaire d'une idéologie mondialisée ostensiblement malsaine ?

          Nous sommes informés par les médias, comment dans les villes en Russie, on massacre tous les chiens abandonnés, que les russes ont laissés livrés à eux-mêmes, se reproduire, sans contrôle, dans les rues, jusqu'à ce que la solution devienne intolérable, radicale et finale. Solution finale inhumaine? Non, elle est irrémédiablement humaine, puisque les russes ont opté pour une tuerie organisée, en créant des milices d'éradication et avec des amateurs tueurs pour traquer et massacrer, sans merci et de la manière la plus dégueulasse des bandes de chiens errants. Et les fidèles amis de l'homme, désormais indésirables et dit-on ingérables, car visiblement trop nombreux, deviennent les bêtes noires d'un régime autoritaire et bestial. L'ordre officiel fut donné pour l'éradication de masse de toutes ces pauvres bêtes  gênantes, des stigmates dérangeant le commerce et l'émergence enfiévrée des soviètes affairés, les nouveaux riches russes de race Poutine, qui s'y connaissent en solution finale, envers ceux qui viennent déranger leurs petites affaires et leur nouvelle idéologie mercantile qui ne souffre pas les obstacles, même si ce sont eux qui les ont créés... Les apparatchiks du nouvel ordre capitaliste ne reculent devant rien pour propager la fièvre frénétique et effrénée des  clébards de la jungle financière aux crocs acérés par la cupidité et l'enrichissement débridé et rapide, et sans rémission ni concession pour tous ceux qui gênent leur funeste meute, aveuglée et avide de s'accaparer les richesses du pays.
 Peut-on dire que ce sont des méthodes inhumaines, ou au contraire qu'elles ne sont que monstrueusement humaines? Et oui, on constate encore une fois que les monstres les plus malfaisants, ne sont que d'impitoyables humains.
         

          D'ailleurs l'année dernière d'autres images insoutenables nous horrifiaient, et me soulevaient le coeur d'indignation, face aux semblables méthodes de massacres organisés sur de pauvres chiens en Chine, abandonnés, affamés, et que le gouvernement chinois décida de se débarrasser, en ordonnant à la population de les massacrer, sans pitié et de la façon la plus ignoble et sanguinaire; méthode révoltante, barbare et pourtant actuelle, parmi les flots d' informations et de violences contemporaines qui dégueulent de la télé.
Les gens armés avec toutes sortes de gourdins, des pierres et les paysans avec des faux et des fléaux, ils étaient nombreux, visiblement déterminés et certains réjouis et satisfaits de leurs actes abominables et autorisés par leurs gouvernants, s'acharnaient sur de pitoyables bêtes squelettiques et de véritables cadavres ambulants, éradiqués et massacrés tels de vulgaires insectes nuisibles, voués à l'acharnement malfaisant et légal des humains qui se débarassent, sans ménagement des innocents qui sont les produits nés de leurs dédaigneuses inconséquences et de leur égoïsme.
          Bien sûr, j'entends ceux qui disent que ces peuples ont d'autres difficultés bien plus graves et urgentes que nos vaines préoccupations locales et occidentales, comme si de vouloir respecter la vie dans la dignité et sous toutes ses formes, ne peut se concevoir chez des civilisations éloignées de la nôtre.
          On ne peut que faire l'éternel et immuable constat que c'est toujours le réalisme idéologique et la hiérarchie absolue des nécessités humaines et financières qui priment sur le droit au respect du vivant et le devoir d'humanité envers les laissés-pour-compte et les innocents. On ne peut nier que l'histoire et les dogmes ont érigé l'échelle des droits privilégiant d'abord les intérêts des hommes sur les animaux. Pourtant, ne pas s'élever individuellement contre tout acte de barbarie, où qu'il ait lieu, c déjà se résigner à la fatalité d'une mondialisation politique sauvage et sans éthique, où seule la valeur universelle et acceptée de tous est l'économie.
Ainsi peut-on accepter que la fin justifie tous les moyens, tout en revendiquant les droits de l'homme, mais sans en assumer les devoirs que cela implique? Il est vrai que depuis la fin du rideau de fer, la liberté, sûre de sa séduisante légitimité, s'est abîmée dans sa propre auto-satisfaction, sur le miroir aux alouettes du libéralisme consumériste. Les droits sans les devoirs, c n'est plus de la liberté, c du libéralisme. On connaît la suite...  
Après tout la liberté n'est-elle pas un bouquet universel, où se mêlent fleurs et ronces, comme droits et devoirs?

       L'histoire nous prouve qu'au nom du droit humain, les animaux, dans des fleuves de sang ont nourri et enrichi des générations entières d' homo-sapiens; mais là, en plein troisième millénaire, face à l'écran qui déverse cet insensé carnage autorisé d'animaux domestiques, une barbarie grégaire officialisée et au niveau national, je me sens démoralisé et consterné, parce-que je croyais qu'on avait dépasser au moins le stade d'évolution que l'on appelle la civilisation. Et que le temps était révolu, durant lequel on adorait le veau d'or et les antiques dieux barbares de la désolation. Quand je regardais ces images de massacres tellement atroces par leur réalité, entre le zapping, la météo et le sourire du journaliste annonçant au même temps les résultats sportifs, dans cette légèreté feutrée de la distanciation et du divertissement télévisuels, je  me suis senti consterné, et ne sachant comment on peut en arriver là, ni comment discerner et différencier la bestialité innée de la bestialité acquise. Comment reconnaître entre la sauvagerie domestiquée et la domesticité sauvage; ni comment distinguer mon semblable de l'abominable, dans une banalisation de la barbarie, mise en scène mondialisée du spectacle insoutenable de l'arène cathodique, dévoilant ce que subissent les plus faibles de la part de ceux qui en sont responsables...
        De la même manière, quand on voit que sont décimés des troupeaux entiers d'animaux dont la seule faute vient de l'homme, de sa cupidité et de la perversion du rendement financier et sa logique industrielle sauvage. Mais pour ne prendre aucun risque, et rassurer l'opinion publique, après avoir semer le mal, redoutant les conséquences d'une ambition dévergondée et d'une idéologie destructrice pour tous, et en plus qui se révèle contre-productive, finalement le choix, tout aussi radical, fut l'abattage systématique de troupeaux entiers, dès qu'il y avait le moindre doute d'infection d'un seul animal; encore une solution finale cristallisant le mépris et la négation du vivant. Méthode radicale et capitale, niant le vivant, qui n'est rien de plus qu'un produit infecté, un déchet de la pensée libérale capitaliste.
 Ainsi il fut décidé de détruire des millions de vies domestiques, dans un rassurant silence, pour ne pas entendre les cris d'agonie des innocents, comme celle des vaches folles qui viendraient piétiner nos consciences, à l'heure des repas démocratiques, en train de mastiquer pour assouvir nos désirs sous couvert de besoins et couvrant l'odeur nauséabonde de l'avidité économique, mais sans ruminer de remords pour ceux qu'on a au moins l'obligation de respecter durant leur courte vie. Pour notre hygiène physique et mentale, il est sain de ruminer sur le vivant qu'on ingère, avant de le manger, en essayant d'être conscient de l'importance de ces animaux qu'on a domestiqués et dont on doit prendre soin, comme le cochon, si proche de nous, ou la vache, ce placide et sympathique ruminant, ( symbole nietzschéen de réflexion) et comme n'importe quel animal domestiqué, dont les conditions de vie se sont dégradées au nom de la rentabilité industrieuse sauvage et indigne pour des individus se prétendant civilisés.
 Quelle ingratitude suprême envers l'animal, le proche compagnon domestique qui nous nourrit, nous vêtit, le corps et l'esprit, depuis la nuit des temps.

                            Bon appétit mes con-citoyens et les cons-sots-mateurs!!!
           Aujourd'hui, après l'annonce des récentes morts, dues à l'intoxication alimentaire par des viandes contaminées par la chimie et la cupidité de l'industrialisation agro-alimentaire, aux dépens de notre santé, et bien que je ne sois pas végétarien, je me suis retrouvé devant un dilemme, lorsque, faisant mes courses dans un magasin, j'ai voulu acheter des côtes de porc (la moins cher des viandes), je me suis souvenu d'une lecture récente "Le livre noir de l'agriculture", une enquête qui fait un constat accablant sur les errements de la production intensive, qui au-delà des outrageantes souffrances infligées aux animaux, révèle les dangers que la surproduction de l'agriculture chimique à grande échelle fait peser sur notre santé de consommateurs, dans une logique de croissance débridée, dont les seuls bénéficiaires sont les grandes enseignes de la distribution, intermédiaires tout-puissants de l'industrie agro-alimentaire et chimique, aux yeux avides rivés sur la marge imposée par leurs monopoles financiers.
        Ainsi, quand j'ai voulu m'acheter de la viande, je me suis souvenu des doses monstrueuses de médicaments, d'antibiotiques et d'hormones que la production intensive fait ingérer aux animaux, au nom de la rentabilité. Sans parler de l'agriculture intensive, non pas destinée à nourrir les hommes, mais pour accélérer l'engraissement des animaux destinés aux abattoirs de la surproduction.
       En m'approchant du rayon du porc, me souvenant des conditions de vie en batterie des porcelets, qui dès  la naissance sont  enlevés à leur mère, puis, après s'être fait arrachés les dents et coupés la queue, ils seront enfermés, tels des sardines en boîte, comprimés dans l'obscurité, pataugeant dans leurs déjections et les cadavres de leurs congénères les plus fragiles. Une horreur concentrationnaire angoissante, mais qui, samedi soir, sur l'antenne 2, faisait bien rigoler Ruquier, disant que "à la limite, on s'en fout des petits cochons", en rassurant la conscience gavée de son panel de spectateurs, que son invitée, la journanliste Isabelle Saporta, l'auteur de ce sombre bouquin, n'était pas une militante, ou une intégriste de l'écologie, afin de ne pas se mouiller, ni plomber l'ambiance de son émission de divertissement, voulant rester neutre et confus face à la gravité de cette réalité et l'urgence de l'abomination de ce système malsain qui est censé nous nourrir...
       Ce qui ne faisait que confirmer, malheureusement ce que je savais déjà, sur l'incurie et la saloperie des uns et la résignation confuse ou amusée des autres, face aux responsables d'une gangrène globalisé du système absurde et dangereux qui ronge la conscience du monde industrialisé; provoquant des maladies cancérigènes en augmentation, pollution, perversion diffuses de con-fusions, où on ne sait qui croire ( C le tabagisme qui est responsable des cancers, se rassurent les non-fumeurs). Et si c'était le cumul de plusieurs facteurs à risque, comme le Co2, ou l'air contaminé de cette radio-activité qui n'est visible, ni audible?
 Parmi les rires et la joie du divertissement, cette journaliste, qui est animatrice de la bonne cuisine sur le service public, nous désignent les coupables, les colporteurs de la mort qui, pour satisfaire leur insatiable appétit d'ogres financiers, déversent leurs miasmes infects jusqu'à nos assiettes. On ne peut plus dire que l'on ne savait pas.
        Du coup, dans ce magasin du centre-ville, où je faisais mes courses, au lieu d'acheter de la viande, je décidais de m'achèter des oeufs, des oeufs de poules élevées en plein air. Suis-je un doux rêveur, un naïf écolo, ou plutôt, j'essaie de mettre en pratique au quotidien mes convictions et mes choix, plutôt restreints de consommateur, restant attentif aux transformations bénéfiques et maléfiques de notre société. Suis-je vraiment un extrémiste, ou un simple citoyen préoccupé de sa santé mentale et physique, dans ce système véreux, véritable cercle vicieux qui entraîne dans sa dépendance chaque citoyen, une mécanique détraquée et propagatrice de poisons et de malbouffe, qui réduit nos choix pour enrichir une caste de nantis, entre sur-information et intoxication intellectuelle et idéologique?
Aujourd'hui, la seule question que je me pose est: Combien de temps peut-on continuer à scier la branche sur laquelle on est assis?
                     

                               Il est bon de revendiquer ses droits, mais aussi assumer ses devoirs.
       En tous cas, je me sentirai toujours du côté de la responsabilité et de la défense des innocents; des victimes piétinés par la grande broyeuse économique du profit à tout prix (sic). Je défends la vie, en commençant par la mienne, et dans ma rue, je vois des existences gâchées, errant au milieu du chaos et du tohu-bohu urbain, dans une quasie indifférence générale; à part quelques vieilles personnes, à qui la sagesse de l' âge leur ouvre les yeux et le coeur devant ces êtres vivants abandonnés, affamés et perdus, victimes d'une certaine surconsommation du vivant, et jetés dehors comme des déchets.  Parce-que cela me touche en premier lieu, et j'ai le choix de m'en détourner, ou celui de m'engager. Car si on est pas vigilant, et si on n'agit pas à son petit niveau, ce n'est pas la peine de critiquer, en faisant toujours les mêmes constats sans tenter d'appliquer à soi ce que l'on reproche aux autres. Si on ne fait rien devant chez soi, pour le voisin, ou le rejeté dans sa rue, comment prétendre vouloir un autre monde, dans de grandes manifestations festives des chantres de ce fameux monde meilleur, dont les vociférations revendicatives couvrent les plaintes de la petite mamie isolée et sans moyen de subsistance, ou les chômeurs et les travailleurs précaires de mon quartier... Peut-être doit-on commencer par l' acte individuel si on veut atteindre l'universel, même si ce n'est pas très valorisant d'agir dans l'ombre, loin du m'as-tu-vu télévisuel, du charity-bizness et des rassemblements jeuno-charismatiques démocratiques et des grandes messes de communautés mimétiques ( tic, tic, hic!)...
Selon le poète "la vie ne commence qu'au seuil où le mystère est en acte". Après l'indignation vient l'action...
       La difficile réalité du quotidien pour ces êtres fragilisés, mes semblables en errance, relativise mes propres problèmes sociaux et de difficile reconnaissance citoyenne. Et le pire c que je suis assimilé à un zonard faisant la manche et squattant au milieu de ses bêtes, sans hygiène ni perspectives. Alors que ces bêtes dont je me suis senti responsable, symbolisent mon hygiène intellectuelle, le cap bénéfique pour le naufragé à la dérive, le poète en exil, ("condamné à vivre libre"), ils représentent un peu les sentinelles silencieuses de ma rédemption après mes turpitudes extatiques, mes gardes-fou contre la résignation et le fatalisme, une catharsis me préservant de la folie et de la dépression qui pèsent sur les esprits en quête de sens, parfois attiré par les cimes éthérées du monde, parfois s'inclinant vers le gouffre amer et les ruisseaux qui charrient les larmes de joie et de peine du terre-à-terre, ce réel prosaïque en mouvement et qui reste à modeler, à réinventer. C peut-être la dernière aventure sur laquelle l'humain doit s'embarquer, vers l'ultime terre à défricher, la grande exploration anthropologique et spirituelle d'une île, irrémédiablement submergée par l'immense océan globalisé.
         Du coup, un ancien coureur de la zone, un artiste voguant sur les courants , électron libre de l'art autodidacte, à "la dégaine ivre du sort", tel que moi, s'est retrouvé avec plusieurs chats et chiens, tous récupérés dans la rue, tout comme il m'arrive de récupérer des objets jetés, en bon état, ou même neufs, et à qui je contribue à leur donner une seconde vie. C satisfaisant pour mes principes que je mets en pratique, bien que je perçoive les regards dévalorisants ou condescendants du point de vue de mes con-citoyens, dont la majorité respectable s'en fout, concentrée sur son propre nombril; des contingents serviles au service des apparences agglomérées, qui me déconsidèrent et me prennent pour un pauvre type démuni, un clochard parce que j'en fréquente quelques uns, ou pour un fou, "un fada", un naïf démago, constamment entouré de bestioles, un idéaliste marginal qui déambulle chaque nuit, sous la lune, à travers les rues ou les toits de Marseille, tel un sdf, tandis qu'ils s'étalent et s'engraissent dans leur confort. Ces braves gens, adeptes du soupçon en vogue, ne peuvent soupçonner ma vision sociale ni mes intentions qui n'ont pas la couleur politique qu'ils reconnaissent habituellement. C la peur et le soupçon que je lis sur leurs faces ravalées de la couleur de la respectabilité obèse, ou derrière leurs fenêtres, tels des ombres fantomatiques absorbées par la lueur bleutée de leurs écrans télévisuels. Peur de tout et peur de rien, peur d'aujourd'hui et de demain, alors que souvent il ne suffirait que tendre la main pour découvrir l'insoupçonnable qui stagne au fond de soi, englouti par le marasme d'un quotidien qui ronfle.
Beaucoup demandent, revendiquent ou critiquent mais ne proposent, ni ne donnent rien, pas même le peu de temps qu'ils auraient à perdre.
       Le don de soi n'est jamais désintéressé, je ne suis pas un saint qui aspire au sacrifice, loin s'en faut, je recherche mon équilibre psychique, et il passe nécessairement par le lien et la relation à autrui, et les plus évidents sont ceux que je rencontre dans les rues de la ville. Le pire c que certains de ces braves gens ne conçoivent même pas le fait que je prenne plaisir de la compagnie des rejetés de tous poils et à agir et à fréquenter l'univers de ceux qui restent dans l'ombre de l'apparat social.
        Ne puis-je pas agir selon mes convictions et mon choix à les mettre en pratique au quotidien, ou même critiquer la richesse matérielle exacerbée qui étouffe la conscience spirituelle, en pervertissant les fondements démocratiques et la nature de ses valeurs, sans passer pour un phénomène un peu singulier, ou d' être identifié et redevable à un quelconque parti. Sans étiquette, comment me cataloguer? Une espèce d'associal en apparence, mais qui s'engage dans l'action sociale, un paradoxe assumé, contrairement à la mairie de mon arrondissement, qui a reconnu d'utilité publique mon action personnelle à l'égard de certains démunis de mon quartier, mais sans jamais le reconnaître publiquement. Pas même, lorsque je fus expulsé de mon appartement de façon indigne et illégale, et ne trouvant personne de responsable ou notable médiateur pour prendre en compte mes droits de locataire. Peut-être parce que je n'ai pas le droit de voter, et donc sans intérêt pour la politique voulant acquérir mon éventuelle voie(x).
          Il est vrai aussi, que parmi de nombreuses personnes qui agissent pour le bien-être des animaux, certaines sont plutôt repliées à droite, voire poussées aux extrêmes par l'extémisme indigne de la société capitaliste financiarisée qui absorbe même les bonnes intentions dans sa contrainte idéologique.
 Certaines de ces personnes qui défendent les droits des animaux, avant même la mode écologique du moment,  je les fréquente et les soutient depuis longtemps, sans pour autant adhérer à leur vision caricaturale et radicalisée par le manque de perspectives politiques, se sentant méprisées par les comportements iniques et les vicissitudes de nos contemporains; et de nos élus qui promettent la croissance économique, en l'emballant cyniquement  dans le grenelle de l'environnement et de la bonne conscience médiatique. 
         Car, même si je pense qu' au fond, les gens qui se détournent des partis  républicains, par désillusion , en se rapprochant des extrêmes, avec des errements xénophobes, certainement qu'ils se perdent dans des erreurs de jugement, pour le moins contradictoires puisqu'ils fréquentent un tas d'étrangers pour qui ils ont de la considération.

Je constate néanmoins de leur constance à agir et à s'investir pour les laissés-pour-compte de la rue et de leur énergie quotidienne face aux besoins des démunis et ignorant les quolibets et injures des bien-pensants et des tiédasses qui ne font que critiquer, sans jamais bouger leur petit doigt boudinné, préférant désigner les méchants extrémistes et répétant les stigmatisations comme les crottes de chien sur les trottoirs, colportées par l'aliénation de la religion cathodique, tout en négligeant leur mode de comportement égoïste, leurs bagnoles et leurs gaz qui ont envahi le moindre espace urbain, se gargarisant des symptomatiques résurgences du genre syndrome BB et ses alliances politiquement incorrectes.  Sans être d'accord, ni adhérer à des mouvances radicales, je peux, au moins comprendre d'où viennent leur indignation et leurs sentiments d'impuissance face à cette majorité aveuglée de convenances con-sensuelles et d'idées reçues qui déculpabilisent les uns pour incriminer les autres.
       Je ne sais plus qui a dit que: "Sous l'amour des animaux se cachent la haine des hommes";  pour moi, en tant que city-zen, il ne s'agit pas de défendre les uns aux dépens des autres, mais bien de démontrer l'importance des liens qui nous unissent tous, dans la responsabilité et le respect du vivant, sous toutes ses formes et ses couleurs, pour tenter d'aider les autres, afin de s'aider soi-même, en tant qu'unité infinitésimale de quelque chose de bien plus grand qui dépasse mes appréhensions, que j'ose nommer une goutte homéopathique de Fraternité universelle.

           S'occuper des laissés-pour-compte semble dévalorisant et puéril, selon certains qui, me reprochant de ne pas plutôt m'occuper des espèces en péril et des humains, oublient que nous sommes tous liés, d'une manière ou d'une autre, les uns aux autres. Et rien n' empêche les donneurs de leçon de mettre en pratique les critiques pour vilipender ceux qu'ils dédaignent.
            Devrais-je attendre d'avoir les moyens financiers pour agir et soulager la détresse des innocents, près de chez moi?
D'ailleurs, misère financière n'est pas forcément misère intellectuelle ou spirituelle.
            Depuis plus de dix ans, c en aidant les faibles et les démunis, que j'ai découvert le désir de m'aider moi-même. Dans le fond, peut-être ai-je autant besoin d'eux, qu'eux de moi.
           Et l'intincelle d'espérance je l'ai croisée dans le regard de l'autre, le singulier, l'étranger, le mal-aimé, le rejeté, le démuni, le fragile, l'animal, celui qui m'a entr'ouvert les portes mystérieuses de la vertu et du savoir, à portée de main, une main de tous poils, de toutes couleurs, sans drapeau, ni parti, fraternelle et spirituelle qui m'a saisi le coeur et m'assagit, faisant écho à ma conviction philosophique et m'invite à agir, ici et maintenant.
          Sans prétendre pouvoir changer le monde, j'essaie d'inventer le mien et d'agir au plus prés, dans mon entourage, dans ma rue, dans ma vie sociale, avec mes moyens, et en donnant un peu de mon si précieux temps, ce temps qu'on n'hésitera pas à dépenser, parfois sans compter, pour sa propre jouissance, son propre néant, ou parfois aux dépens de sa santé mentale et physique.
        Quand j'étais plus jeune, j'avais retenu une maxime de Nietszche, qui m'avait interpellé mais sans en saisir de suite tout le sens, jusqu'à récemment; c'était  à peu près ça : "La véritable liberté implique une contrainte, et même, sans cette contrainte, sans cette problématique à laquelle je m'éprouve, la faisant mienne, je ne saurais être libre; car ce que j'avais pris au début pour de la liberté, n'était qu'une forme d'errance..."  Ruminons, ruminons, nous les omnivores...              
                                   
                                                      I'm the beast, not the best.               

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