Animal: dérivé latin (anima) qui définit la part immatérielle d'un être vivant, sa spiritualité, son âme.
Comment je suis devenu dogsitter, suite à plusieurs années de bénévolat avec les animaux, dans les rues marseillaises.
En plus de dix ans d'activité bénévole, dans la protection animale, j'ai acquis une bonne expérience sur le terrain, mais aussi une véritable conscience sociale, qui a suivi mon éveil à l'unité spirituelle du monde.
Avant, absorbée par la vie urbaine et par la nécessité matérielle, mon âme était prisonnière des apparats sociaux et des vanités de l'égo, qui m'ont fait perdre volonté et joie de vivre.
Et tandis que j'errais encore sur des chemins escarpés, le coeur torturé par les turpitudes et les désillusions d'une fuite en avant effrénée, une nuit, alors que la lune scintillait dans le caniveau, mon regard las croisa celui d'un animal, un chat, puis un chien errant. Ils étaient là à me regarder, d'un air craintif et curieux, lorsque je fis signe au chat, qui semblait affamé, il vint vers moi, en s'attachant fixement à mon regard, comme s'il cherchait à y percer mes intentions. Je réussis à l'attraper et à le mener chez moi pour lui trouver quelque chose à manger. À l'époque, j'habitais seul dans une petite piaule, dans le vieux quartier du Panier. Mon adresse était rue du Refuge; un nom prédestiné. Quand, le lendemain, après minuit, le chien que j'avais aperçu, et qui ressemblait à un loup noir est revenu, je l'ai appelé et il fit comme la veille, farouche et méfiant, il s'est néanmoins approché, à pas de loup de moi, le seul individu présent à cette heure dans la rue du Refuge. Après quelques paroles rassurantes, il vint près de moi, puis en le caressant pour lui donner confiance, je lui ai apporté des restes de chez moi, car il était vraiment en piteux état. Et depuis cette nuit-là, la rue du Refuge a pris tout son sens, et la cohabitation n'a fait qu'évoluer avec de nouveaux réfugiés, victimes de la négligence consumériste, qui sont devenus mes petits protégés et mes amours de bestioles, et depuis, avec de nouveaux venus à poils, à plumes et à écailles, nous formons une grande famille de bienheureux.
Ce sont eux, qu'on appelle des animaux, qui m'ont détourné de la frustration et du dégoût engendrés par les jouissances matérielles, et m'ont apporté une certaine sérénité, en apaisant ma mélancolie (ou dépression), véritable maladie occidentale.
C'est en agissant au quotidien et en aidant les animaux abandonnés et livrés à eux-mêmes dans la rue, victimes de l'égoïsme consumériste que, au fur et à mesure je me suis reconstrui, après avoir été égaré, en proie au désespoir et à l'écoeurement de tout.
Cette rencontre a été déterminante dans ma quête d'identité et du sens de ma place au sein de la communauté des animaux sociaux.
Paradoxalement, c'est par le prisme des animaux que je côtoie, que mon regard s'est ouvert à la sagesse et à l'essence fondamentale du monde. Ils sont en quelque sorte, mes garde-fous dans cette société à la dérive, ils sont les gardiens vertueux et fidèles de mon âme, constamment assaillie et détournée par les vicissitudes et les folies de nos chimères contemporaines.
Aujourd'hui, bien qu'étant adhérent et membre d'assos de protection environnementale et animale, je n'ai que peu d'emprise sur la disparition da la diversité des espèces à travers la planète, mais je peux au moins agir dans mon proche environnement, ici et maintenant, avec mes propres moyens, et je me sens bien, entouré et responsable de mes chats-dogs, et leurs amis, tous récupérés dans la rue, au lieu d'aller les acheter, pour enrichir ceux qui en font le commerce.
Conseil aux âmes de bonne volonté et à ceux qui y aspirent: si vraiment vous aimez les animaux, pas uniquement pour vous mais aussi un peu pour eux, alors arrêtez d'en acheter, mais plutôt, faites-vous plaisir, en allant en adopter un dans les refuges et les SPA, (on y trouve aussi chiots et chatons) et ainsi vous ferez, au même temps une bonne action, en évitant d'encourager la production intensive et les traffics illégaux révoltants, dont sont victimes les animaux de compagnie et tous ceux exploités par la cupidité criminelle de certains bipèdes à sang-froid. Soyez responsable et conscients de vos choix, en connaissance de cause, pour leur bien-être, pour recevoir en retour du bien-être fraternel à l'âme, à l'anima; aimer c être responsable dans ses choix, avoir de l'amour-propre, afin de mériter l'amour sans faille de votre compagnon à quatre pattes.
" Je te félicite Siddhartha, après toutes ces années de démence, tu as eu enfin une idée raisonnable,
tu as fait quelque chose de bien, tu as entendu chanter le petit oiseau dans ta poitrine et tu as obéi à sa voix."
H. Hesse.
